Etrian Mystery Dungeon

Un jeu qui donne tout leur sens aux termes grind, et dungeon crawl, dans le sens fastidieux de ces termes.

Il y a des jeux qui marquent les esprits. Qui vous « poursuivent » pendant des années. Et il y a des jeux qu’on oublie alors qu’on est en train d’y jouer. Etrian Mystery Dungeon n’est clairement pas parmi les premiers, mais ce n’est pas aussi simple que cela et je vais rentrer dans le détail dans ces impressions qui ne comporteront pas de verdict tranché et définitif. 

 

Je joue depuis aussi longtemps que je peux me rappeler. Ça a toujours été un plaisir, et un passe-temps pour moi. Mais parfois, il y a un jeu qui ne passe pas. Parfois, c’est juste parce que le jeu est nul, ça arrive, comme Enter the Matrix, par exemple. Mais parfois, c’est juste que le jeu n’arrive pas à capter mon attention. C’est le cas d’Etrian Mystery Dungeon. Ce titre n’a à priori rien de mauvais, un cross over entre la série des Etrian Odyssey, que j’aime beaucoup sur DS, et les Mystery Dungeon qui sont des rogue-likes dungeon crawlers très classiques, durs et profonds. Vu mon profil, c’est complètement mon type de jeu. Le genre de titre dans lequel je devrais perdre 50 heures avec plaisir.

Mais EMD ne m’a pas attrapé du tout. Je pourrais dire qu’il est tombé à un très mauvais moment pour moi, mais la vérité est que ce jeu est tout simplement trop dérivatif. Il reprend le monde et le look d’Etrian Odyssey, et les mécaniques de Mystery Dungeon et n’apporte rien de plus à la formule. C’est un jeu tout à fait compétent, et parfaitement sans originalité. C’est un peu comme le énième clone de Diablo qui sort de temps en temps. S’il est joli et sympa, il y a une chance qu’il trouve son public et laisse une bonne impression. Mais les chances sont grandes qu’il rate son créneau et se viande complètement, ne laissant qu’une impression de « meh ».

C’est un peu le problème ici. Graphiquement, le jeu utilise le look très manga d’Etrian Odyssey, que j’aime beaucoup, mais on sent que les artistes n’ont pas investi autant d’effort que sur un titre principal de la série. Et pour le gameplay, on se lasse vite de la répétitivité du jeu et des pics de difficulté qui surgissent de temps en temps. C’est comme si les deux équipes qui travaillent sur ces séries s’étaient dit : « on devrait essayer de faire un truc ensemble, ce serait marrant », mais que personne n’avait voulu prendre la direction du jeu. En fin de compte, on se retrouve avec un effort sans joie qui ne surprend jamais et ne marche que comme un tapis de course d’une salle de sport. Hors, si je vais passer une heure par jour à faire quelque chose répétitif et sans joie, je pense que je préfère faire autre chose.

Le jeu n’est pas mauvais, comprenez-moi. Il offre un cocktail tout à fait dosé et parfaitement en phase avec les deux séries. Il n’apporte cela dit, rien de plus que le strict minimum attendu pour un titre qui s’appelle Etrian Mystery Dungeon. Et c’est exactement ça qui me chiffonne. J’ai tendance à attendre d’un jeu qu’il me sorte de ma zone de confort, pas qu’il renforce mon sentiment de déjà-vu.

 

Pour toutes les raisons évoquées plus haut, je ne me sens pas apte à donner une note à ce titre. Il n’y a rien de fondamentalement mauvais ici, mais il n’y a rien de nouveau et surprenant non plus. C’est un petit peu comme si vous demandiez un portrait basé sur une photo et que l’artiste vous donnait une photocopie. Oui, c’est effectivement une autre version de ce que vous aviez à l’origine, mais elle n’apporte pas grand-chose qui vaille le détour