Le 19 Janvier 2018, Bandai Namco Games nous sort un joli petit jeu Digimon sur PlayStation 4. Le J-RPG de Bandai nous offre ainsi la suite de Digimon Story: Cyber Sleuth, sorti en 2015. Le jeu est très attendu, particulièrement au Japon, par la Digicommunauté. Mais qu’en est-il du contenu ? On s’est renseigné et on vous dit tout.
Cyber-ambiance et première dimension
Le jeu se déroule dans un Japon un chouia futuriste où l’on utilise une version poussée d’internet, appelée le Cyberspace Eden. Le personnage principal, dont les grands yeux écarquillés me font craquer, a vu son compte hacké et son identité volée. Il rejoint donc le groupe « Hudie », sorte de cyber-police, censée empêcher les gens de semer la panique dans l’Eden.
L’histoire est facile à suivre même pour celles et ceux n’ayant pas joué au jeu précédent, mais le souci reste le traitement des personnages. Si le héros, avec ses grands yeux de chouette, est muet tel un cyber link et permet une projection aisée du joueur, les autres personnages, en revanche, collent beaucoup trop à des stéréotypes. Du coup, lorsque le scénario requiert de faire des choix (qui trahir, qui aider et ainsi de suite), ces phases de décision offrent moins d’enjeux car on s’est moins attaché à ces personnages lisses.
L’ambiance très nippone est soulignée par une esthétique colorée et dynamique aux allures « pop » et « street ». Les graphismes sont corrects et collent parfaitement à l’univers de Digimon. En revanche, l’animation de certains « PNJ » est très raide, ce qui casse un peu le dynamisme des couleurs et des designs mentionné plus haut, en plus d’en mettre un coup à l’immersion.
Il faut un certain moment pour vraiment rentrer dans le jeu à cause du deuxième bémol que sont les longues phases de dialogues ennuyeuses et pas vraiment drôles qui cassent le rythme et empêche de vraiment prendre du plaisir rapidement sur le jeu. Le gros paradoxe de Hacker’s Memory, c’est ce contraste entre ces dialogues qui tendent à ralentir l’action alors que tout le reste du jeu semble vouloir apporter une grosse dose de dynamisme. La musique donne dans l’électro-pop et si cela a le mérite de donner du rythme, les sonorités peuvent vite devenir désagréables. Vous êtes prévenus : si vous n’appréciez pas outre mesure ce genre de musiques, réfléchissez-y à deux fois.
Digicombat et Pokégameplay
Le jeu a deux mondes principaux où le personnage progresse : le cyberspace Eden et le monde réel. Dans le deuxième, il s’agit surtout de se promener en ville et de faire les quêtes annexes afin de récupérer des objets bonus ou de l’argent. Dans l’Eden, on fait combattre ses digimons entre eux. Les combats sont soit aléatoires sur la map ou alors contre d’autres dresseurs, ce qui n’est pas sans rappeler un autre jeu bien connu. En effet, il est dur de parler de Digimon sans le comparer à Pokémon.
Les combats sont au tour par tour. On choisit les actions de son digimon (défense, attaque, attaque spé, objet). Chaque combat donne de l’expérience et les digimons montent de niveaux, ce qui fait augmenter leurs caractéristiques (force, intelligence, rapidité, …) apprenant de nouvelles attaques spéciales (jusqu’à 20 max). Les digimons ont différents types (vaccin, virus, données et libre) et des attributs élémentaires avec leurs forces et faiblesses respectives. Ils peuvent également tenir des objets. La ressemblance entre les deux jeux n’est donc pas une invention de notre esprit. Le héros dispose d’un digiscanner, qui scanne les digimons (sauvages ou dressés) qu’il combat. Lors d’une rencontre avec un digimon, ce dernier est scanné jusqu’à un certain pourcentage et, une fois à 100%, il est possible de le matérialiser pour qu’il rejoigne votre équipe. C’est un genre de pokédex, façon imprimante 3D, pourrait-on dire. En globalité, nous avons l’impression que la prise de risque est minimale et c’est bien dommage.
Ce qui change un peu dans Hacker’s Memory, ce sont les combats en équipe qui ont un fonctionnement différent. Les combats peuvent avoir trois types de participants. Les alliés (donc nos digimons) les ennemis (les méchants) et les invités (les « PNJ » qui aident mais qu’on ne contrôle pas). Des combos peuvent être réalisés entre les digimons alliés et invités. La probabilité de déclencher ces attaques augmente en fonction de la relation qu’ont les digimons entre eux. Plus ils s’entendent bien, plus il y a de chance de produire ce genre d’offensive. Donc, plus on fait équipe avec les mêmes digimons, plus on a de chance de faire des combos. Ce concept de travail en équipe amorce donc l’élaboration de stratégies. Il faudra prendre en compte les types opposés ou complémentaires ainsi que l’affinité des digimons entre eux pour créer une équipe efficace et soudée et latter vos ennemis grâce au pouvoir de l’amitié. le système en lui-même est plutôt intéressant.
Verdict
6/10
Le jeu n’est pas mauvais. Le gameplay est simple et efficace, les graphismes sont corrects, l’histoire est là. Pourtant, en y regardant de plus près, le jeu est juste moyen : le gameplay ne prend en réalité aucun risque et, au final, le scénario et les personnages ne sortent pas des sentiers battus. Le problème de la licence Digimon, c’est qu’elle est forcément comparée à Pokémon, et ici plus encore étant donné que le gameplay est presque calqué sur celui de son concurrent. Cet opus ne fait pas assez pour se placer comme le produit Digimon différent, la perle rare qui le fera s’émanciper de la franchise de Nintendo. Pour les fans de la série, ce sera un jeu intéressant car dans la continuité des autres opus, avec un univers fidèle et bien retranscrit. Pour les autres, il restera un RPG moyen aux faux airs de Pokémon.
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