[TEST] Fault – Milestone one, un sans Fault ?

Soucieux d’ouvrir ma culture vidéoludique, je me suis confronté à un genre auquel je n’avais jusque-là jamais touché : le visual novel. Je commence donc avec Fault – Milestone one, premier épisode de la série des Fault, développé par ALICE IN DISSONANCE et édité par Sekai Project. Alors, cette première incursion dans un nouveau genre m’a-t-elle convaincu ? La réponse dans ce test.

Pour la petite histoire 

Avant d’aborder Fault – Milestone one, revenons sur son histoire. Premier jeu du studio japonais ALICE IN DISSONANCE (en majuscules, c’est important !) fondé en 2011 par Hare Konatsu et Munisix deux personnalités venant de la scène doujin (grosso modo, la scène amateure japonaise). Ils se sont associés avec Sekai Project, une start-up américaine chargée d’éditer et d’aider la scène indépendante et en particulier autour de tout ce qui est japonisant.

Les deux parties se lancent donc dans une campagne Kickstarter afin de pouvoir lancer le premier épisode de la série Fault. Avec 34.662 dollars engrangés sur les 5 000 demandés, le jeu peut voir le jour et sort en 2013 au Japon et l’année suivante dans le reste du monde. Le jeu se voit ensuite enrichi de nombreuses traductions dont une française sortie le 22 septembre 2017 (cocorico, mais j’y reviendrais). Voilà donc le contexte établi, voyons la suite pour savoir quoi en penser.

Une nouvelle très visuelle

Comme dit dans l’introduction, c’est ma première incursion dans le monde des visual novels alors prenons le temps d’expliquer ce qu’est le genre pour bien comprendre ses spécificités. Le visual novel (ou VN) est un genre extrêmement populaire au Japon qui consiste en un roman interactif, une sorte de livre dont vous êtes le héros mais version nipponne. Le tout agrémenté de plus ou moins d’interactivité avec des choix à faire tout au long de l’aventure. Pour vous donner une idée, prenez n’importe quel J-RPG (au hasard Legend of Heroes : Trails of Cold Steel), enlevez les phases de contrôle direct du joueur et ne gardez que les phases de dialogues et vous aurez une idée du genre.

Le genre se caractérise donc par une absence de contrôle direct. Il faut appuyer sur une touche pour faire avancer le texte et choisir, parfois, des réponses qui orienteront l’histoire. J’insiste bien sur ce point : dans la grande majorité des visual novels, la principale interaction que vous aurez avec le jeu c’est appuyer sur une touche il faut en être conscient sinon le joueur qui s’attend à plus risque d’être pour le moins désappointé. Dans Fault – Milestone one, il faudra donc appuyer sur Espace tout au long de l’aventure et faire un choix (et un seul) durant l’aventure.

Comment aborder le genre ?

J’avoue humblement m’être retrouvé fort dépourvu quand le visual novel fut venu. En effet, comment aborder ou faire œuvre de critique pour un genre qui met de côté un des principaux aspects du jeu vidéo : l’interactivité ? Pour ma part, je me concentrerai sur les deux points qui me semblent importants et jouent sur le fait d’émettre un avis sur la question : l’écriture (on est quand même dans un roman interactif) et la direction artistique (l’autre atout du genre).

Que nous raconte donc Fault – Milestone one ? L’histoire de Selphine, princesse du royaume de Rughzenhaide (oui, c’est pas facile à dire), et de sa garde du corps : Ritona. Pour fuir leur royaume attaqué, elles se téléportent dans un endroit inconnu. L’histoire suivra donc leur découverte de ce nouveau monde et leur retour pour récupérer le royaume. Pour ce qui concerne l’aspect visuel, je l’ai trouvé pour le moins inégal. Certaines illustrations sont plutôt réussies alors que d’autres sont pour le moins navrantes surtout en ce qui concerne certains personnages en particulier qui semblent avoir été bâclés ou tout du moins finis à la va-vite.

Rien ne vaut une bonne Ritonade

Sans spoiler, et entre nous ça serait dommage vu que le principal intérêt réside dans la découverte de l’histoire, j’aimerais finalement aller un peu plus loin et aborder plus en détails l’histoire. En premier lieu, l’écriture se laisse lire sans pour autant tutoyer les sommets de la littérature et c’est plutôt un bon point. C’est souvent très premier degré et assez kawaï (sans jugement péjoratif de ma part) mais l’histoire réussi à produire quelques instants de grâce qui vous tireront peut-être une petite larme. Mais nous en parlerons dans un prochain article plus en détail à la manière de Dropsy : Analyse.

Néanmoins, tout n’est pas à jeter et pouvoir bénéficier d’une traduction qui reste globalement correcte malgré quelques accros (principalement des erreurs de typo) est un luxe que beaucoup de visual novel ne proposent pas, les anglophobes apprécieront. Il faudra, au final, environ 5 heures pour voir le bout de l’aventure pour un prix de 15€ l’épisode (à l’heure où je vous parle, il y a deux épisodes et un préquel) ou 40€ pour le bundle avec les deux épisodes, l’OST et un artbook. Un prix que, je ne vais pas vous le cacher, je trouve plutôt excessif.

 

Lien vers l’article d’analyse à venir

Verdict

6/10

Alors, que retenir de ce premier contact avec les visual novels à travers Fault – Milestone one ? Je retiendrais surtout qu’il est inégal tant au niveau visuel que de l’écriture. Loin d’être dénué d’intérêt, il arrive à avoir quelques instants de grâce et ne m’a pas dégoûté du genre tout en ne m’ayant pas non plus conquis. Mon conseil : essayez-le si vous êtes curieux et que vous le trouvez en solde ou dans un bundle.

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