[TEST] Final Fantasy I, II et III : Pixel Remaster, à un pixel près

Alors que les précédentes ressorties des épisodes en 2D de la franchise Final Fantasy sur PC avaient été très critiquées en raison de choix visuels pour les adaptations parfois discutables, voici que Square Enix nous propose une nouvelle édition de ces jeux cultes. La première partie de cette vague de sorties nous est arrivée il y a peu et nous avons donc droit aux trois premiers épisodes en version Pixel Remaster. Voici notre avis.

 

Remasters fidèles, mais à quelle version ?

Ceux qui connaissent la série le savent : Square Enix s’est fait une spécialité de ressortir ses anciens titres. Ce constat ne date d’ailleurs pas d’hier car la vague de nouvelles versions des premiers opus de la série des Final Fantasy a commencé dès le milieu des années 1990 avec la WonderSwan Color. Au final, ces Pixel Remasters se basent bien plus sur ces dernières versions – qui ont d’ailleurs inspiré celles sorties encore plus tard et qui ont fait basculer les titres de graphismes 8 bits à 16 bits.

Nous avons donc face à nous des graphismes style 16 bits qui bénéficient de tout le confort moderne, ou presque, avec une résolution possible jusqu’en 4K et adaptation aux dimensions d’écrans actuelles. Certaines options graphiques sont, par contre, absentes – comme le V-Sync – créant parfois quelques problèmes visuels dommageables. Reste que le travail fait sur l’amélioration graphique est très réussi car il permet de faire ressortir la richesse des environnements tout en ajoutant des effets auparavant absents et qui ajoute à la mise en scène – plutôt austère à l’origine, l’âge des jeux oblige. Pour les personnages, en revanche, les sprites auraient pu bénéficier d’un peu plus de soin pour être raccord avec le reste.

La question que vous pouvez légitimement vous poser – et en particulier pour les deux premiers volets – serait : Est-ce que cette version est la version ultime ? C’est avec un certain regret que je dois répondre « non, mais… ». Pourquoi, eh bien sachez que tous les ajouts de contenu qui avaient été faits dans les versions PlayStation et Game Boy Advance des deux premiers opus– cinématiques 3D pour le premier et donjons supplémentaires pour le second – sont tout simplement absents de ces nouvelles versions. Ce seul point me fait ressentir que nous n’avons pas là la version ultime de Final Fantasy I et II.

De belles retouches, d’autres un peu moins

Commençons par ce qui m’a fait le plus plaisir : la réorchestration des bandes-originales de ces 3 premiers jeux. C’est un pur régal et on sent que Nobuo Uematsu a parfaitement supervisé celle-ci. Un excellent travail qui est un bel hommage à ces titres cultes. Il est d’ailleurs possible d’écouter ces compositions dans le menu Extra de chaque jeu. La seule chose que l’on pourrait reprocher, surtout pour ceux ayant parcouru les jeux par le passé, serait l’absence d’une option permettant de basculer entre les anciennes et nouvelles versions.

Les retouches sur les personnages.

Ensuite, il y a d’autres aspects intéressants. Les développeurs ont bien compris qu’une retouche graphique, même réussie, ne serait pas suffisante pour attirer un nouveau public. Ils ont donc mis en place tout un tas d’améliorations permettant aux titres d’être plus accessibles sans pour autant ruiner le challenge. Ainsi, le premier épisode voit sa courbe de niveau augmenter plus rapidement et, de manière générale, les trois jeux permettent d’obtenir des gils et ressources plus facilement. La difficulté est donc moindre qu’auparavant, mais le challenge reste toujours présent – les boss donnent toujours du fil à retordre, notamment dans Final Fantasy III et la fréquence des combats des deux autres est démentielle. Pour les amoureux du genre, rassurez-vous : le tour par tour est toujours de la partie et le second épisode garde toujours son système de progression basé sur une augmentation des caractéristiques des personnages selon les actions subies ou effectuées, et donc sans niveaux.

Maintenant, sur ce qui m’a rendu un peu plus circonspect. Nous parlions des personnages plus haut, mais ce genre de petits détails va se répéter et nous empêcher de considérer ces versions comme des mise à jour absolues de Final Fantasy, Final Fantasy II et Final Fantasy III. Les ennemis n’ont, eux aussi, pas bénéficié d’un soin équivalent aux environnements.  La police d’écriture utilisée lors des dialogues et des noms de lieux est tout simplement hideuse, sans personnalité et tranche complètement avec l’ambiance des trois titres.  Autre déception : le prix. Les deux premiers épisodes sont facturés 11,99€ — ce qui reste à peu près abordable – mais le troisième voit son prix s’envoler à 17,99€. Avec un prix équivalent pour les prochains, cela fait un sacré budget. Cela fait pas mal de choses qui refroidissent un peu mon enthousiasme, on ne va pas se le cacher. Un petit point positif quand même, pour finir ? Nous avons enfin droit à la version 2D de Final Fantasy III en Europe, ce qui n’était jamais arrivé, et ça fait quand même rudement plaisir.

 

Verdict

6/10

Ces trois premiers volets ne sont clairement pas les plus intéressants de ceux créés en 2D par feu Squaresoft, notamment du point de vue narratif. Cela les réserve à un public fan du genre ou de la série qui sera prêt à ne pas s’attarder sur les faiblesses à ce niveau-là et à quelques mécanismes encore archaïques. Cependant, le très gros travail effectué sur le visuel, la musique et l’adaptation globale du gameplay mérite que l’on y jette un coup d’œil. A un prix moindre, si possible.

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