Aux armes chasseurs ! Monster Hunter Rise Sunbreak, l’extension de Monster Hunter Rise, sortie le 30 juin 2022 sur Nintendo Switch et PC, édité et développé par Capcom vient compléter une expérience qui a laissé un goût d’inachevé pour certains. Le jeu de base étant jugé trop facile et trop court, Sunbreak a pour mission de corriger les défauts de son prédécesseur avec un large éventail de nouveautés. Mais qu’est-ce que Sunbreak apporte de plus par rapport à Rise ? C’est ce que nous allons essayer de découvrir, alors préparez votre meilleur steak à point ! En chasse ! (Aussi, j’essaierais de faire le moins de spoil possible.)
Bienvenue à Elgado !
Sunbreak est dans la continuité de Rise et donne accès à une nouvelle ville, Elgado. Oubliez les fleurs de cerisier et l’ambiance japonisante du village de Kamura, et prenez place à l’avant poste d’Elgado ! Cet avant-poste, qui sert de hub, s’inspire des ports de l’époque de la renaissance avec un petit côté steampunk. Tous les PNJ essentiels à la progression sont facilement accessibles et on prend plaisir à parcourir la ville, dans ce nouveau cadre rafraichissant.
La raison de votre venue ? Aider le Royaume à se débarrasser d’une menace qui pèse : le Malzeno. Ce monstre qui se nourrit de l’énergie vitale des autres monstres et des chasseurs grâce à de mystérieuses petites bêtes volantes. Le Malzeno partage son terrain de chasse avec le Lunagaron et le Garangolm formant ainsi le trio des seigneurs. Ces trois monstres sont fortement inspirés du folklore de l’horreur : Vampires, Frankenstein ou Loup-Garou.
Sunbreak ajoute deux terrains de chasse : la Jungle et la Citadelle. La Jungle, déjà existante dans les opus précédents a été adaptée à la verticalité que Rise avait déjà apporté, est donc très réussie. La Citadelle est une toute nouvelle carte mêlant plusieurs biomes, avec une forte inspiration médiévale. On aurait quand même aimé une ou deux nouvelles cartes en plus.
Bien que l’histoire n’aie jamais été le point fort et central de la licence, force est de constater que l’histoire de Sunbreak est plutôt réussie et prenante. Les cutscenes sont bien réalisées et donnent envie de lever le voile sur les évènements auxquels nous sommes confrontés. Il est juste dommage que certains personnages n’aient pas plus de profondeur ou de présence.
Un casting monstre ?
Le nombre de nouveaux monstres n’est pas faramineux, mais Capcom a privilégié la qualité à la quantité. Les Trois Seigneurs sont visuellement beaux, mais la satisfaction de les affronter n’est pas toujours au rendez-vous. Les monstres de la « vieille » génération sont réussis et s’adaptent bien dans un jeu au rythme plus nerveux et soutenu. C’est un véritable plaisir de retrouver le Gore Magala, le Seregios et l‘Astalos, des monstres très appréciés de la communauté. Pour couronner le tout, Sunbreak introduit pour la toute première fois un monstre venu tout droit de Monster Hunter Frontier, la version MMORPG du jeu uniquement disponible au Japon : l‘Espinas, qui va faire arracher les cheveux de beaucoup de chasseurs inexpérimentés. De plus, tout les monstres cités ont reçu un lifting et des attaques améliorés.
Aussi, les sous-espèces des monstres de Rise, réussis et difficiles à affronter, représentent un véritable challenge. C’est une deuxième chance qui est donnée à des monstres qui n’étaient pas particulièrement difficiles ou intéressants dans la version de base.
La vie ne tient qu’à un fil(optère)
Mais le principal apport de Sunbreak par rapport à Rise concerne l’ajout des quêtes de Rang Maître. Il s’agit du niveau le plus élevé de difficulté. En Rang Maître, les monstres possèdent de nouveaux mouvements, ont plus de points de vie, et font plus de dégâts. En pratique, les monstres ont une meilleure capacité de tracking. Ceci pousse les joueurs à réfléchir lors des mouvements et des attaques. Les nouvelles attaques des monstres sont impressionnantes et même si il est parfois simple de prédire quand une attaque mortelle arrive, la moindre erreur peut coûter cher. Malgré tout, les monstres conservent quelques ouvertures dans leurs attaques pour que les chasseurs puissent les exploiter.
Afin d’équilibrer les choses, Sunbreak a introduit les transferts de talents de substitution. Cette nouvelle mécanique permettant au chasseur de changer de talents de substitution arme dégainée ou non, permets l’utilisation des différents talents filoptères propres à chaque arme. Dans Rise, les joueurs devaient choisir un talent et le conserver, dans Sunbreak il est possible de créer un set de parchemin personnalisé contenant les talents. Cette nouvelle mécanique permet d’avoir une profondeur de gameplay et une certaine versatilité. Fait intéressant : certains nouveaux talents d’armure s’activent en utilisant le transfert de talent de substitution.
Néanmoins, cette mécanique n’est pas essentielle au cours de la chasse et peut troubler les joueurs néophytes. De plus, seules quelques armes ont de nouveaux talents filoptères vraiment utiles : Grande Epée ou Volto-Hache. En terme de progression, les épéistes ont un léger avantage sur les artilleurs en ayant accès à des armures plus intéressantes en début/milieu de progression. Là où les artilleurs doivent attendre le milieu/fin pour faire des sets d’armures vraiment efficaces. Un rééquilibrage des armes a permis à certaines de gagner en puissance, comme la Lance ou le Marteau, d’autres ont subi un nerf comme le Katana.
On se fait un quête à quête ?
Un nouveau type de quête a fait son apparition dans Sunbreak : les quêtes parangon ! Ces quêtes ne sont accessibles qu’en solo et vous permettent de chasser avec les PNJ de l’histoire du jeu. Ce nouveau type de quête est original et permet de mieux connaître les personnages qui nous entourent. Leurs motivations et leurs personnalités ressortent au cours de ces quêtes.
Chaque personnage possède sa ligne de quête, chaque quête terminée permet de débloquer une plan d’armure, une arme et nous permet de sélectionner le personnage pour les expéditions parangon. Les expéditions parangon sont plus difficiles car nécessitent de chasser plusieurs monstres, mais l’avantage est que vous pouvez choisir qui vous accompagne. Chaque personnage maîtrise une ou plusieurs armes, leur comportement en quête est aussi différent.
Le sentiment de récompense est instantané, mais il y a un petit bémol : les monstres attaquent peu les PNJ. On a cette impression d’être « seul » au cours de la quête. Sunbreak marque la fin (pour l’instant?) des quêtes calamités, qui étaient particulièrement longues et répétitives sur Rise.
Le soleil est cassé ?
Même si Sunbreak a corrigé un grand nombre de problèmes, certains subsistent. La caméra et la maniabilité sont parfois bancales, et souvent un K.O est si vite arrivé à cause d’une caméra trop proche du joueur. La progression, même si elle est linéaire, nécessite un « grind » un peu fastidieux pour accéder à de meilleurs monstres et équipements. Les quêtes parangon permettent d’obtenir des récompenses et d’augmenter son rang, mais viens un moment où ça n’est plus suffisant. L’histoire aurait pu être peaufinée car certains personnages deviennent complétement transparents là où les quêtes parangon permettent de leur donner de la substance.
Le casting, même si de qualité, reste un peu juste par rapport aux standards déjà établis. Les Trois Seigneurs sont originaux mais leur combat laisse parfois à désirer. Notamment le Lunagaron, qui de mon avis personnel n’est pas très original dans ses attaques. Le tracking très poussé des monstres peut être frustrant. Ceci donne un résultat parfois inégal où des monstres inférieurs sont plus chiants (les termes) à vaincre que des supérieurs.
Une autre de mes craintes concerne le power-creep. En effet, avec les mises à jour régulières prévues il est possible que les nouveaux monstres amènent un équipement plus fort que les précédents. Cette tendance, très marquée sur Iceborne, a des chances de se concrétiser. Dernier point, le jeu rame quelques fois sur Switch, notamment avec le Gore Magala.
Verdict
9/10
Ca serait être de mauvaise foi que de dire que Sunbreak n’a rien apporté par rapport à Rise ! Le rang, maître, de nouvelles quêtes, les nouveaux monstres…Tout ceci apporte ce que les fans de la licence attendaient depuis plus d’un an : un jeu maîtrisé et complet, une difficulté au rendez-vous et un vrai sentiment de progression dans notre apprentissage de chasseur. Quoi ? Vous avez brûlé votre steak ? Eh ben, on recommence !
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