[TEST] Berserk and the Band of the Hawk, un jeu Berserk pointe enfin son musô

– Au fait on a reçu le code pour Berserk 
– Putain c’est pas vrai ! Plus de 10 ans que j’attends de poser mes mains sur un jeu Berserk !
– Oui, bon, t’emballe pas, ça reste un Musô assez moyen, il parait …
– On s’en fout M. le rédac-chef putain Berserk enfin ENFIN ! ! ! !

La chute du faucon blanc

Oui, autant le dire de suite j’aime bien Berserk (enfin, sur-kiffer serait le terme exact) et quelle ne fut pas ma joie de recevoir ce code pour tester ce Berserk : Band of the Hawk de chez Koei Tecmo. Pour ceux qui seraient restés enfermés dans une cave pendant plus de 20 ans et qui ne connaissent pas Berserk (sérieux, faites un effort …), le manga raconte l’histoire de Guts et d’une troupe de mercenaires, leur ascension, la chute, tout ça, tout ça, le tout dans une dark fantasy qui ferait passer Dark Souls pour un épisode des BisounoursBerserk est probablement l’un des mangas les plus influents juste après Dragon Ball et One Piece et je ne peux que vous recommander de le lire (la médiathèque du coin ou même une bonne vieille Fnac fera largement l’affaire).

 

Alors Berserk and the Band of the Hawk, c’est quoi ? Eh bien, ma bonne dame, comme vous me le demandez si gentiment je vais vous le dire (de toute faon je suis obligé, c’est le test du jeu, mais vous me pardonnerez cette pirouette scénaristique digne des plus grands romanciers !). Le jeu dont je souhaite vous parler pourrait être simplement résumé par Berserk au pays du musô. Le musô c’est ce genre de jeu inspiré par Dynasty Warriors dans lequel vous incarnez un champion qui fracasse du mob (ou des PNJ si vous êtes un puriste) par trillions avant de se foutre dessus avec un général ennemi.

Guillaume Musô

À l’instar du jeu de mot dans le titre de cette partie, les musô n’ont généralement pas bonne presse et leur qualité est parfois remise en question. Pourtant, croiser Berserk et son monde ultra-violent avec un genre où on pratique généralement un génocide à chaque niveau semblait une bonne idée sur le papier. Oui mais voilà, les choses qui semblent prometteuses sur le papier ne donnent pas forcément le résultat espéré. Néanmoins au rang des bonnes idées, le jeu est en japonais sous-titré anglais ce qui a quand même vachement de classe (même si pas de sous-titres français).

Je ne vais pas vous mentir, j’ai beaucoup aimé les premières heures de jeu. On frappe comme un sourd avec Guts et son épée de deux mètres, les coups ont de la patate et franchement cela faisait tellement longtemps que j’attendais de pouvoir faire ça que c’en était grisant. Le souci, c’est que le jeu ne fait pas que quelques heures mais plusieurs dizaines et le moment fatidique où la joie de jouer avec Guts ne peut plus masquer la vacuité du jeu arrive alors. Les niveaux sont tous plus ou moins identiques dans leurs constructions et, musô oblige, le jeu est extrêmement répétitif alors que le matériel de base permettait de varier les gameplays sans avoir à se casser la tête (mention spéciale au niveau « d’infiltration » qui consiste à foncer dans le tas et massacrer l’ensemble d’une place forte).

Berk-serk ?

Le jeu est ainsi aussi plaisant à jouer que de casser des cailloux à Cayenne (la chaleur en moins) puisque, comme le résumait parfaitement un ami (Mr. Pink, mais oui, souvenez-vous de Baldur’s Gate sur PlayStation 2 !) : « Ah, tu joues à un musô ? Ça va ton pouce ? T’as pas trop mal à force de marteler X ? ». Le gameplay ne brille pas par sa richesse ni sa profondeur (quoique des fois il faut appuyer sur Y). Le jeu se paye néanmoins le luxe d’imposer au joueur des combats de boss totalement raté (contre les apôtres, les monstres de l’univers de Berserksuivez un peu …). Bizarrement, les coups n’ont plus aucun impact et le seul moyen que j’ai trouvé c’est de passer en mode berserk (transition parfaite pour vous parler de ce mode). Car oui, en plus d’appuyer sur X et Y on peut aussi appuyer sur B (quelle richesse de gameplay, mes amis !) une fois une certaine jauge remplie ce qui permet de passer en mode berserk et de remplir une seconde jauge qui une fois à fond permet de lancer une attaque ultime.

Faut-il Casca pour le jeu ?

Le second point qui m’a dérangé m’a pourtant été jeté à la figure dès la page Steam du jeu qui se targue d’avoir plus de deux heures de cinématiques tirées des films déjà sorti. Sur le coup, ça me semblait une bonne idée (« sur la papier », vous connaissez la musique) mais si les cinématiques sont, pour le coup, ultra-chiadées, devoir regarder dix minutes de cinématiques avant de faire une mission déjà vue et revue donne un rythme bâtard à l’ensemble. On a l’impression de regarder une série avec, de temps en temps, des parties de musô dedans et c’est assez déplaisant. De plus, les cinématiques ne font que renforcer ce sentiment de vide dans la partie musô en montrant combien le gameplay aurait pu être plus varié.

Les puristes remarqueront quelques différences avec l’œuvre originale de Kentaro Miura. Rien de grave mais seulement quelques imprécisions parfois étranges mais qui semblent dues au fait que le jeu part des animés plutôt que du manga. Enfin, jeu vidéo oblige, le jeu édulcore énormément l’histoire originale et c’est dommage vu que le jeu est déjà PEGI 18. Bon, je comprends aussi que caler toutes les scènes les plus hardcores eut été un exercice périlleux (doux euphémisme) donc pas de père tentant de violer sa fille, de scènes de sexe ou de torture mais on y tue quand même un enfant, du coup, ça s’équilibre !

Verdict

6/10

Finalement, Berserk : Band of the Hawk est une jolie coquille vide, mais une coquille avec l’emballage Berserk, ce qui fait quand même une grande différence. Difficile de recommander le jeu à ceux qui ne sont pas fans de Berserk et/ou de musô mais pouvoir frapper avec Guts a quand même ce petit goût de madeleine de Proust que l’on attendait depuis un moment. Allez-y en toute connaissance de cause (et après une petite baisse de prix).

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