Surfant sur le succès déjà bien établi de sa franchise orientée multijoueur, Nintendo lance un manga sobrement intitulé Splatoon. Il est dessiné par Hinodeya Sankichi, qui reste relativement nouveau dans le monde du manga puisqu’il semble que ce soit son premier travail dans le domaine. Alors, que penser de ce premier tome ? Voyons ça.
Une histoire qui ne se mouille pas trop
Ce premier tome pose les bases du monde dans lequel les personnages vont évoluer, le résumé du manga nous présente l’histoire : « Quand une équipe de loser s’inscrit à un grand tournoi de Splatoon, elle n’a que peu de chances de s’en sortir ! Mais ne sous-estimez jamais les pouvoirs de l’amitié (sic) et de l’humour (re-sic) ! Attention, ça va splasher ! » Quatrième de couverture.
Bon bon … par où commencer ? Je dois vous avouer qu’étant plus habitué à des seinens du style Berserk ou Coq de combat, les histoires de pouvoir de l’amitié, ça me laisse généralement assez froid. Mais laissons nos a priori de côté et regardons si, effectivement, le pouvoir de l’amitié suffit à gagner un tournoi (spoiler : oui). On suit donc une équipe composée de Miss Casque, Miss Bonnet, Mr Binoclard (oui, oui) et Little Mask (le héros) durant un tournoi de Splatoon. Je n’en dirais pas plus : le manga, ou du moins ce premier tome, étant composé principalement de combats durant ledit tournoi.
Calamar à la japonaise
Au niveau du dessin, sans être foncièrement mauvais, force est de constater que le résultat n’est pas transcendant non plus. Le style est clair et ressemble beaucoup à ce qui se fait dans l’industrie du manga. Pour le dire autrement, on sent qu’il s’agit de l’exploitation d’une licence et que Nintendo n’avait pas envie de prendre de gros risques en laissant au mangaka le choix d’un style plus audacieux. D’un autre côté, le style du manga respecte celui du jeu et je peux comprendre le pourquoi du comment. Néanmoins, je mettrais un petit bémol sur les combats qui sont parfois un peu difficile à lire pour être complètement agréables. Le dernier point qui me semble nuire au résultat, c’est que le matériel original accorde une place tellement centrale à la couleur que le fait que cette adaptation, manga oblige, opte pour le noir et blanc ne permet pas de pleinement savourer le résultat. C’est dommage, surtout dans les combats (et ils sont nombreux) où cet aspect est mis de côté même si, rendons à César ce qui lui appartient, on arrive bien à distinguer les deux équipes.
Finalement le principal reproche que l’on peut faire à cette adaptation, c’est son manque d’originalité puisqu’elle reprend les codes et le carcan le plus étroit du Nekketsu (que l’on confond parfois avec le shonen). Le Nekketsu, pour ceux qui ne connaissent pas, c’est typiquement des productions comme One Piece, Naruto ou Dragon Ball où un jeune héros va arriver à triompher de l’adversité et parvenir au but qu’il s’est fixé, souvent grâce au pouvoir de l’amitié (oh ben dit donc, ça alors !). Alors, oui, le manga n’est pas mauvais comme je l’ai dit plus haut mais il ne restera clairement pas dans les annales. D’un autre côté, était-ce là l’ambition de Nintendo ? Je ne pense pas non plus. Peut-être que la suite corrigera le tir, nous ne jugerons pas la série sur ce seul premier tome même si quelques questions se posent.
Pas mauvais mais pas génial non plus. Typiquement ce que je qualifie de « manga apéro« , qui cale et qu’on apprécie sur le moment mais qui ne sustentera pas les fins gourmets. Les aficionados de Splatoon apprécieront certainement, les autres n’y verront qu’un manga moyen qui aurait pu être un peu plus.
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