[TEST] Dissidia : Final Fantasy NT, le all-star battle par Square Enix

Depuis le premier épisode sur PSP, sorti il y a presque une décennie, la franchise Dissidia Final Fantasy n’était revenue qu’une seule fois sur le devant de la scène avec un autre opus portable. C’est cette fois sur PlayStation 4 que l’adaptation de la version arcade, disponible au Japon depuis quelques temps déjà, que le jeu de combat mettant aux prises les héros et antagonistes de la saga Final Fantasy nous revient. L’occasion de nous en mettre plein la vue tout en optimisant encore l’expérience en termes de gameplay ? Voici notre avis sur la question !

Du (beau) fan service qui nous plait, mais …

Square Enix a souvent été un développeur qui a fait attention à la plastique de ses jeux. Cela se vérifie encore avec Dissidia : Final Fantasy NT. Le jeu propose des environnements plutôt réussis tirés des jeux de la saga Final Fantasy qui vont certainement rappeler des souvenirs à de nombreux joueurs nostalgiques des anciens épisodes qui peuvent voir certains lieux prendre vie en 3D pour la première fois. Du fan service utile et logique dans ce genre de soft qui fait du bien pour le contenu en général mais aussi aux vieux de la vieille pour l’aspect nostalgique.

Le « mode » Histoire a un fonctionnement un peu particulier puisqu’il vous faudra obtenir des memoriae pour pouvoir débloquer les cinématiques ou séquences narratives qui font avancer l’intrigue. Celles-ci sont généralement assez courtes mais on prend plaisir à retrouver des personnages connus ou cultes dans des situations inhabituelles. L’habillage est toujours aussi réussi, les graphismes sont fins – même si certains personnages ont des traits peut-être un peu trop « lisses » – et la fluidité est exemplaire mais nous reviendrons sur ce point dans la partie consacrée au gameplay.

Ici, le scénario met en avant des personnages qui semblent plutôt étonnés de se retrouver à nouveau dans cette dimension alors que le côté de la lumière avait remporté la victoire aux côtés de Cosmos dans les précédents opus. Cette fois, c’est une lutte entre Materia, déesse des machines, et Spiritus, dieu de la magie, qui va rythmer le scénario. Les différentes séquences débloquées permettent d’en savoir plus sur les raisons de ce nouvel affrontement, tout en introduisant les personnages et en créant des liens entre eux – l’introduction de Noctis est plutôt sympathique, d’ailleurs.

La faiblesse que l’on pourrait signaler tout de même est que l’on n’a pas de combats scénarisés à proprement parler. L’histoire est séparée des phases de combat, celles-ci permettent d’obtenir les memoriae mais ne sont pas intégrés dans la narration et c’est bien dommage. Nous n’avons donc pas de véritable mode solo scénarisé à proprement parler, un gros manque pour un jeu qui s’appuie sur un tel univers.

Nerveux, fluide mais pas facile d’accès

Il faut tout d’abord prévenir les joueurs, et en particulier les nouveaux venus dans la série : il est vraiment conseiller d’au moins effectuer le tutoriel classique pour acquérir les bases avant de se lancer dans les véritables combats. Les contrôles ne sont pas toujours très intuitifs au premier abord, mais il faut dire que le gameplay propose des joutes tellement nerveuses qu’il est difficile d’apprendre sur le tas sans se retrouver rapidement en difficulté. Les combats peuvent, de plus, parfois se révéler brouillons. De ce point de vue-là, proposer des combats à 3 contre 3 n’aide clairement pas et le constat une fois dans le mode en ligne est encore plus vrai, à moins d’avoir deux amis qui maîtrisent très bien un personnage, qui disposent d’un micro et avec lesquels vous pouvez vous coordonner facilement.

Ceci étant, une fois les bases comprises, les combats deviennent plutôt intéressants même si la structure et la trame vont souvent être les mêmes : Placer des attaques Bravoure pour affaiblir l’adversaire – mais sans entamer sa réelle jauge de vie – puis, une fois la jauge de Bravoure suffisamment travaillée, enchaîner avec une attaque PV pour mettre KO son opposant. Le tout en gardant un œil sur les cristaux d’invocation qu’il faudra détruire pour pouvoir, à terme, invoquer la chimère qui vous a été octroyée quand vous avez commencé à jouer – pour moi, ce fut Bahamut, bonne pioche.

De manière générale, nous avons également beaucoup pesté contre l’aspect assez rébarbatif de la progression des personnages. Car, oui, outre les memoriae indispensables pour suivre l’histoire, les combats ont pour utilité d’augmenter le niveau – et donc les caractéristiques de vos personnages (joués et aliés). Il sera plutôt long d’atteindre un niveau suffisant pour ne pas que les personnages contrôlés par l’I.A. se fassent exploser par les adversaires car trop faibles – ou idiots, peut-être – pour jouer correctement. Les combats de boss ajoutés sont, eux, plutôt étranges car ils tranchent complètement avec l’aspect nerveux et rapide des combats. En effet, entamer leur barre de vie est long tandis que les coups qu’ils envoient auraient de quoi décourager n’importe quel fan de jeu de combat.

Il faudra donc une bonne dose de motivation pour s’améliorer et même pour voir la fin de l’arc scénaristique, puisque tout est fait pour que le joueur mette un temps considérable pour obtenir les memoriae qu’il lui faut. Serait-ce une tentative maladroite pour rallonger une durée de vie qui aurait pu être en berne sans cela ? On peut se poser la question. Pour terminer sur une bonne note, un jeu de combat se doit d’être fluide pour être réellement jouable à un bon niveau et Dissidia : Final Fantasy NT est très au point sur la question puisque ses 60 images secondes ne nous ont jamais fait faux bond !

 

Verdict

6/10

Dissidia : Final Fantasy NT était peut-être trop taillé pour l’arcade. Plus que pour les consoles, il semblerait. Le système de progression mis en avant est, en effet, fortement marqué par le style arcade. Pourtant, il ne fait aucun doute que les amateurs de l’univers de Final Fantasy aimant les joutes nerveuses seront conquis par le jeu. Surtout s’ils disposent d’amis prêts à s’investir dans la (longue) route vers la maîtrise totale d’un personnage et du jeu à trois. Un peu trop de conditions pour recommander le jeu de manière universelle, mais un vrai plaisir possible au bout du chemin, pourrait-on dire.

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