[TEST] Erica, le retour du FMV ?

Erica nous est arrivé en exclusivité sur PlayStation 4 avec l’ambition de nous proposer une aventure narrative avec une interaction poussée avec le joueur. Le jeu de Flavourworks nous fait furieusement penser aux FMV des années 1990 et, aujourd’hui, nous allons nous intéresser à cette expérience, vous donner notre avis sur l’intérêt qu’elle présente (ou non) et tâcher de déterminer si elle se trouve être digne des grandes heures du FMV.

 

Le scénario d’Erica : un développement inégal

L’histoire du jeu nous place dans la peau d’Erica (oui, c’était prévisible, on sait) qui se retrouve mêlée à une sordide affaire et se voit amenée dans un manoir pour sa sécurité durant l’enquête, manoir ressemblant furieusement à une sorte d’hôpital psychiatrique. On apprend également, dans l’introduction que la jeune femme semble posséder certains pouvoirs surnaturels, qui se révéleront plus importants par la suite.

Un pitch de base plutôt alléchant mais qui se heurte à un développement des personnages globalement erratique alors qu’on peut imaginer qu’il y avait beaucoup de matière dans ce domaine. Ainsi, certains pensionnaires du manoir resteront assez obscurs, l’inspecteur de police qui vous accompagne durant l’enquête ne sera que peu développé et ses motivations sembleront seulement évoluer pour servir le scénario plus que pour créer un personnage cohérent.

Plus globalement, plusieurs zones d’ombres restent de mise même une fois que l’on est arrivé au générique de fin et le tout laisse un goût d’inachevé. On se surprend à être plus interrogatif qu’autre chose lorsque le jeu se termine et la sensation ne sera pas estompée, même si l’on recommence l’aventure en faisant des choix différents.

 

Des interactions finalement limitées

L’ambition de base du titre est de proposer des interactions un peu plus poussées via le pavé tactile de la manette ou, mieux encore, avec une application PlayLink dédiée sur les différents stores des smartphones et tablettes. Ces interactions se produisent dans des séquences filmées avec de vrais acteurs et actrices (séquences au demeurant plutôt agréables et bien filmées, en termes techniques) et se révèlent être très limitées au final. On allume un briquet, on répond au téléphone, on regarde des coins de pièces. Aucune véritable énigme à se mettre sous la dent et vu le manoir qui se présente à nous, on se dit qu’il y avait matière à faire mieux.

Le point le plus intéressant d’Erica se révèle finalement être la possibilité de faire des choix, à la manière de ce que l’on pouvait voir dans des jeux comme Heavy Rain ou Beyond : Two Souls, mais ne vous attendez pas au même degré d’impact sur l’histoire pour autant. Car si Erica propose plusieurs dénouements et des chemins différents pour parvenir à ces dénouements, les variations en cours de route se révèlent plutôt anecdotique. Les fins, elles, proposent tout de même des conclusions assez différentes mais en laissant toujours beaucoup de questions en suspens, ce qui se révèle plutôt frustrant.

Pour terminer, la durée de vie du titre nous a semblé correcte pour un jeu/film interactif vendu 9,99€ à sa sortie. Comptez entre 3 et 4 heures de jeu pour en venir à bout et un peu plus pour voir les différents dénouements, à supposer que les voir vous motive réellement après un premier run.

 

Verdict

5/10

L’ambition du titre ne semble pas avoir été en adéquation avec son budget ou son temps de développement. Le pitch et le concept de base étaient très intéressants mais le résultat final se révèle plutôt décevant si l’on prend en compte le potentiel du titre, et ce, malgré l’évidente qualité de la réalisation des séquences. Erica est tout de même à conseiller si vous êtes friand de FMV ou d’histoires à embranchements, surtout au prix auquel il est vendu.

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