Petite, j’avais un émulateur avec une ribambelle de titres arcade, ainsi j’ai pu découvrir les plus grands classiques (Space Invaders, R-Type, Street of Rage 2, etc) et surtout tricher en sauvegardant allègrement mes parties. Parmi ces jeux d’anthologie, celui d’un chevalier en caleçon affrontant des hordes de monstres à coups de lance m’avait particulièrement marquée. Alors, vous pensez bien que quand j’ai eu l’opportunité de tester Ghost’n Goblins Resurrection, j’ai foncé. Est-ce que ce reboot va refroidir ou raviver mes ardeurs de nostalgique ? Réponse dans ce test.
Rétro et moderne
Dès l’introduction du jeu, Ghost’n Goblins Ressurection en met plein les yeux ! Le jeu s’ouvre sur le kidnapping de Guenièvre par le roi démon sous les yeux du chevalier Arthur impuissant. Les graphismes sont léchés et respectent l’intention du jeu d’origine, à savoir une ambiance maussade et inquiétante avec une touche de cartoon. Le thème principal, entêtant, a été repris et adapté pour cette version. Celui-ci est beaucoup plus supportable (dans la durée) et appréciable que sa version d’origine.
Ce reboot ne s’attaque pas qu’aux graphismes, le titre jouit de belles nouveautés. Premier apport sur la carte en proposant deux niveaux par zone : un ancien niveau et un nouveau créé spécialement pour cette version. L’un des plus gros apports reste l’Arbre de Brocéliande. Un arbre de compétences qui octroient des pouvoirs plutôt cool et qui vont surtout permettre d’avancer dans les niveaux plus sereinement. Par exemple, il est possible de faire le mythique coup d’éclair en croix, mais aussi de changer ses ennemis en grenouilles ou encore de changer son armure actuelle en une dorée. Les pouvoirs sont déblocables par l’échange de fées qu’il faudra attraper dans les niveaux. Plus on avance dans l’Arbre de Brocéliande, plus les compétences coûtent cher, passant d’une fée pour les premières jusqu’à 30 fées pour les dernières. Ces pouvoirs sont utilisables plusieurs fois pendant un niveau, ce qui aide grandement sa traversée.
Coopération bienvenue
C’est la première fois que le titre propose un mode coop et c’est très réussi. Un des joueurs incarne Arthur et l’autre un fantôme gardien. Ce dernier flotte dans les airs, sacré avantage quand on connait la difficulté du jeu. On peut switcher entre trois entités, qui ont chacune une attaque de base et une compétence magique. La compétence magique a, bien entendu, un temps limite d’utilisation ainsi qu’un temps de récupération, il faut donc être tactique et optimiser ceux-ci. Suivant l’entité choisie, on pourra :
- Former une bulle protectrice qui englobe son possesseur et Arthur tout en tuant les monstres.
- Une plateforme horizontale sur laquelle Arthur peut marcher en toute sécurité car elle inflige des dégâts aux monstres.
- Porter Arthur dans les airs pour passer plus facilement des passages compliqués.
Mais attention, le fantôme n’est pas immortel et à force de recevoir des dégâts, il sera neutralisé quelques secondes. La coopération demande une bonne communication et une cohésion irréprochable entre les deux joueurs. L’aventure à deux est très appréciable et conviviale, c’est clairement un gros plus pour le titre.
Notons que le jeu se veut plus accessible en proposant quatre difficultés : laquais, écuyer, chevalier et paladin. Ces difficultés influent directement sur le nombre d’ennemis qui apparait
mais pas seulement. Suivant la difficulté, Arthur pourra encaisser plus ou moins de coups avant de trépasser, enlevant plus ou moins de parties d’armures (casque, épaulières, etc). De même, en mode plus facile, le niveau se trouvera jonché de bannières permettant des checkpoints plus souvent. Et, en plus, même en mode laquais, le jeu garde une certaine difficulté. C’est une belle réussite.
Ombres funestes
Si le jeu est une belle réussite, il est vain de croire qu’il est irréprochable en tout point. Son plus gros défaut reste sa maniabilité. Celle-ci est intentionnellement rigide et a une légère latence, certainement pour rappeler les bonnes vieilles bornes d’arcade et leurs sticks tout pourris. De quoi faire perdre notre sang-froid face à une difficulté déjà impitoyable. Pour faire un jeu difficile, deux cas possibles. Soit celui-ci est extrêmement exigeant et punitif avec une maniabilité qui répond au doigt et à l’œil (Dark Souls), soit celui-ci est simple et permissif avec une maniabilité volontairement hasardeuse (Octodad). Ici, Capcom fait un mélange des deux pour le pire. Il ne faut pas prendre les limitations techniques de l’époque pour de la nostalgie.
Enfin, l’apparition d’ennemis a elle aussi changé. Le système détecte notre position et au moindre moment – qu’on pense être – de répit, le jeu fait apparaître de nouvelles vagues. Il arrive souvent d’ailleurs qu’un ennemi apparaisse sous vos pieds, ce qui se solde souvent par une mort fortuite. Le jeu nous oblige quoi qu’il arrive à avancer, de gré ou de force. Problème, il y a certains passages où on n’a aucune idée du chemin à suivre et aucun stimuli pour le deviner. Ce qui est un réel problème, malgré l’effort sur la difficulté. Et ne parlons pas de ces tombes qui ne peuvent être esquivées, des plateformes mouvantes qui font des feintes et des pentes glissantes qui ne laissent aucun temps de réaction (les premières fois du moins).
Le jeu est disponible sur Steam et les stores de PlayStation, Microsoft et Nintendo. Le test a été réalisé sur PlayStation 4.
Verdict
7/10
Ghost’n Goblins Resurrection est un reboot comme on en voit peu souvent. Il remet au goût du jour un jeu d’arcade datant de 1985 en préservant son identité et tout en proposant des nouveautés. Des nouveautés qui rendent le jeu plus accessible et fun, malgré une maniabilité discutable. Je vous le recommande chaudement en coop, soirée épique garantie. Bon, faut que j’vous laisse, j’ai une princesse à sauver !
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