[TEST] Humankind : L’humanité est un travail en cours

Parfois, je teste un jeu qui est parfait à la sorti, parfois c’est un bordel sans nom, et parfois je teste un jeu qui donne une impression de potentiel non réalisé.

Un petit pas pour l’Homme, suivi de plusieurs extensions.

Une majorité des titres du genre 4X ont un problème au lancement. Un jeu de cette ampleur est difficile à équilibrer et les titres comme Civilization, Stellaris et bien sûr, les autres titre d’Amplitude comme Endless Space ont tendance à sortir avec énormément de promesses mais aussi quelques limitations que le studio corrige avec des patchs, ou du DLC. Humankind est un exemple parfait de ce problème.

Amplitude n’en est pas à son coup d’essai. Avec une recette bien dosée de civilisations asymétriques et des campagnes saupoudrées d’événements narratifs, le studio s’est fait une place au panthéon des développeurs de jeux de stratégie. Endless Legend et Endless Space 2 sont toujours un vrai plaisir à jouer et avec leurs multiples extensions, je dirais même qu’ils sont encore meilleurs aujourd’hui (à l’exception du dernier pack d’extension de Endless Space 2 qui n’est même plus inclus dans l’édition complète du jeu, tant la communauté le déteste).

Aujourd’hui, je vais incarner les vikings, américains, japonais, vénitiens

Cela dit, je teste Humankind comme il est à sa sortie, pas comme il sera dans un an avec quelques patchs et extensions. Et malgré certains aspects qui donnent déjà l’impression que de nouvelles mécaniques vont être ajoutées bientôt, Humankind offre un début de partie qui est de loin le meilleur dans le genre. Au lieu de commencer avec une ville au premier tour, Humankind ouvre au néolithique et vous force à explorer votre région de départ. Vous ne pourrez que capturer un ou deux territoires avant d’accéder à l’âge suivant et pouvoir fonder votre première ville.

Chaque changement d’âge vous offre aussi le choix de changer d’orientation, et d’adopter l’aspect d’une nouvelle culture. Cela vous permet de changer de style de jeu au cours de la partie, passant par exemple des industrieux égyptiens, aux cultivateurs celtes, aux influents francs etc… Chaque changement vous donne accès à de nouveaux bâtiments et unités culturels et encourage une certaine façon de jouer. L’idée est fantastique, c’est un système complètement nouveau avec énormément de potentiel, mais l’exécution me fait regretter qu’il n’y ait pas des différences plus fondamentales entre cultures. Cela dit, comme vous pouvez passer d’une culture à une autre à chaque âge, un système aussi radicalement asymétrique que celui d’Endless Space  aurait probablement été un cauchemar à développer et équilibrer.

Un début de partie sans égal

Le changement de rythme du début de partie est inspiré, il rend les premiers tours plus dynamiques et plus rapides : vous êtes vraiment une tribu de nomades à la découverte de votre environnement. Le système de gestion sera bien familier pour les joueurs d’Endless Legend, mais pour les amateurs de la série Civilization et autre Stellaris, il faut bien de noter que Humankind est un jeu où vous capturez des territoires fixes.

Une fois ces territoires conquis, toutes les ressources spéciales vous seront accessibles. Cela rend les premiers tours incroyablement importants car vous devrez non seulement capturer un nombre de territoires suffisant, mais aussi penser à essayer de couper l’accès à certaines ressources stratégiques ou même couper le continent sur lequel vous vous trouvez en deux pour vous réserver des territoires vierges que votre adversaire ne pourra pas atteindre. Cela peut paraître un peu intimidant à priori, mais Humankind à une courbe de difficulté très généreuse. Si Amplitude avait, dans le passé, laissé l’IA devenir un peu incontrôlable, Humankind ne présentera pas de challenge pour les amateurs du genre avant le quatrième niveau de difficulté.

Un jeu accueillant pour les débutants

Cela dit, j’ai toujours joué à ces jeux pour le plaisir plus que pour le challenge, donc avoir quelques options qui me permettent de ne pas avoir à peser chaque décision est bienvenu. Et pour une expérience plaisante, Humankind offre un jeu superbe à la musique relaxante. J’ai eu quelques problèmes sur ma machine, mais cela est plus lié à l’âge de mon ordinateur qu’à autre chose. Cela m’a permis de voir que même avec un niveau de détail bas, le jeu reste très plaisant et prend même l’aspect d’une peinture.

Une fois la difficulté élevée cela dit, si la carte s’y prête, l’IA peut faire boule de neige aussi vite que vous, sinon plus. Si vous vous rendez compte que le joueur qui mène au score est l’ordinateur, vous avez intérêt à prier pour que ce dernier soit sur le même continent que vous, sinon votre fin de partie sera un bain de sang et une course contre la montre.

Les conflits dans Humankind sont résolus via un système de combat assez unique où les armées s’affrontent dans un match en tour par tour dans une sorte de capsule temporelle entièrement contenu dans un seul tour de jeu. Ça a l’air plus compliqué que ça ne l’est mais, pour simplifier, les combats une fois initiés doivent être résolus avant la fin du tour. Ils peuvent être auto-résolus, mais certains scénarios semblent presque être des bugs : utiliser une deuxième armée en renfort semble donner des résultats parfois bien trop généreux.

Des faiblesses en fin de course

Le problème avec la fin de partie de Humankind aujourd’hui est que les joueurs sont jugés par un score tout simple (on se croirait de retour sur Civilization 2), et que ce score ne fait que croître. Du coup, si un joueur est en avance toute la partie, votre seule chance de gagner est d’exterminer ce joueur complètement, car même si vous conquérez 90% de son territoire, une seule ville restante suffit à lui donner la victoire une fois le dernier tour révolu. Ce système semble si générique et simplifié que je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il sera le premier à être mis à jour dans une extension.

Cela reste un problème aujourd’hui malgré tout. Les conditions de victoires en général semblent à moitié finies. Une victoire scientifique est déclenchée dès que vous finissez l’arbre de recherche. Pas de grands projets de conquête des étoiles ou autres portail vers un futur brillant. C’est d’autant plus étrange qu’Amplitude a déjà une série qui ferait une parfaite connexion pour un épilogue de victoire scientifique !

 

Verdict

7/10

Entre le début de partie fantastique et la fin de partie en queue de poisson, il semble évident que Humankind a misé gros sur une forte première impression qui gardera l’attention du joueur assez longtemps pour permettre la sortie d’extensions qui viendront réparer ce qui est bancal. C’est dommage de savoir que ce jeu sera bien meilleur dans un an mais ce qui est offert aujourd’hui est tout de même largement suffisant pour déclencher le fameux syndrome “juste un tour de plus” !

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