[TEST] The 25th Ward : The Silver Case, l’enquête aux mains d’argent

Quand William, notre bien-aimé petit père des rédacteurs, a demandé qui voulait tester The 25th Ward : The Silver Case, je me suis immédiatement porté volontaire. Il avait tout pour plaire : il vient de Grasshopper Manufacture, le studio de Goichi Suda (aussi connu sous le nom de Suda 51). Le jeu semblait me promettre une aventure narrative atypique à forte teneur visuelle. Le contrat est-il rempli ? On va voir ça.

Suda 51 ? J’en boirais des tonneaux !

Alors, The 25th Ward : The Silver Case, c’est quoi ? Il s’agit d’un visual novel, genre en plein essor s’il en est. Pour m’être frotté à quelques représentants du genre, par exemple Fault – Milestone one, je commence un petit peu à cerner le sujet. Mais revenons à notre jeu. Il va donc s’agir de suivre une histoire (ou plutôt trois, mais j’y reviendrai) en choisissant les bonnes options de dialogue afin de faire avancer le tout. L’histoire en elle-même prend un peu de temps à démarrer et je ne vous cache pas que les premiers chapitres sont assez rudes, surtout pour ceux qui n’ont pas joué à The Silver Case, le premier jeu de Grasshopper Manufacture.

Faut-il pour autant avoir joué à The Silver Case pour apprécier The 25th Ward : The Silver Case ? Non, le jeu se laisse suivre assez facilement une fois les premiers chapitres passés. Au départ, c’est assez incompréhensible mais, finalement, on finit par comprendre les tenants et aboutissants de l’histoire et on finit par se prendre au jeu. J’en profite aussi pour vous donner un petit conseil glané durant mes pérégrinations en ligne. Le jeu se sépare en trois histoires donnant chacune le point de vue d’un des protagonistes de l’affaire et, mine de rien, cela permet de vraiment cerner la globalité de cette affaire et de comprendre plus facilement l’histoire.

Shiru abuse

Mais pour comprendre l’histoire, encore faut-il avancer et trouver les bonnes options de dialogue. Pour cela, le jeu met en place une sorte de roulette sous forme de dès à plusieurs faces qui donnent plusieurs options de dialogues. Les plus communes étant de regarder, de dialoguer ou d’interagir avec certains objets que l’on acquiert. Sans être fondamentalement révolutionnaire, ce système fait souffler un petit vent de fraîcheur en évitant de marteler espace ou croix pour faire avancer les dialogues et donne au moins l’illusion de faire autre chose que presser un bouton.

Là où j’ai trouvé le jeu assez malin, c’est qu’il offre de petites variations dans le gameplay en proposant autre chose que de simples lignes de dialogue à dérouler. Certaines bonnes idées sont néanmoins parfois à la limite du jouable, comme ces labyrinthes où un personnage donne à toute vitesse le chemin qu’il faut suivre sans qu’il soit possible de le faire répéter, ce qui m’a obligé à suivre une soluce en ligne pour retrouver mon chemin. Mais, malgré ces défauts, j’ai quand même trouvé le jeu assez attachant, il faut simplement être conscient qu’il faudra parfois regarder en ligne la solution tellement certaines énigmes peuvent s’avérer tirées par les cheveux.

Une nouvelle très visuelle

Dernier point et non des moindres : le style graphique. Ici, rien à redire : les habitués des productions Grasshopper Manufacture y trouveront leur compte. Pour simplifier, on se rapproche assez d’un Killer is Dead en noir et blanc, avec quelques touches de couleur et dans un esprit très Sin City. L’agencement est, lui aussi, assez particulier puisqu’il aborde une approche très déconstruite. Des images apparaissent à certains points de l’écran et disparaissent, remplacés par d’autres tout en grandant toujours une certaine cohérence, ce qui rend l’œuvre assez unique sur ce point.

Le jeu n’est néanmoins pas exempt de défauts avec, en premier lieu, le bruit de machine à écrire qui accompagne chacune des répliques et qui avait tant fait hurler William dans son test du premier The Silver Case. Cela ne m’a personnellement pas gêné outre mesure mais il semblerait que ce bruit puisse devenir un facteur de frustration et d’exaspération pour certains. Il reste néanmoins possible de baisser le son de sa télé pour les plus grincheux même si cela serait dommage de se passer des musiques plutôt plaisantes à écouter. Les compositions ne sont pas envahissantes et je jurerais que le studio a utilisé un sample de Pink Floyd tant certains moment me font penser à des morceaux du groupe.

La 25ème circonscription en marche

Parmi les derniers points qu’il me faut aborder, j’attirerais en premier lieu votre attention, chers lecteurs attentifs, sur le fait que le jeu est entièrement en anglais. Si, pour une raison ou une autre, vous ne faites pas partie de la start-up nation prête à disrupter le market à coup de bullshit marketing, The 25th Ward : The Silver Case n’est pas fait pour vous. Il faudra impérativement passer par la langue de Bulk, d’autant plus que le jeu comprend pas mal de termes propres à l’univers de The Silver Case, ce qui n’est pas le plus facile à comprendre. Si l’anglais ne vous pose pas de problèmes, l’écriture n’est pas extrêmement compliqué et, avec un minimum de connaissances de la langue, on arrive à naviguer assez facilement.

Enfin, dernier point : The 25th Ward : The Silver Case étant à la base un jeu mobile, il se prête assez mal à de longues sessions de jeu. Il se laisse plutôt picorer à petite doses et, là encore, je conseillerais (d’après mon expérience) de faire trois chapitres de chaque histoire (ce qui prend entre 1h30 et 3h selon votre vitesse de lecture) et de laisser ensuite décanter le tout avant de s’y remettre. Autrement, le jeu devient assez indigeste et on finit par ne plus apprécier l’histoire. Cela est sans doute dû à sa nature de jeu mobile qui fait qu’il se prête plus à de petites sessions qu’à un binge drinking (encore de l’anglais) en règle.

Verdict

7/10

Assez prenant pour peu que l’on maîtrise l’anglais et que l’on dispose d’assez de temps, The 25th Ward : The Silver Case est un visual novel vraiment sympathique et, pour une fois, assez novateur dans sa forme. Il faut néanmoins savoir à quoi s’attendre et passer outre ses défauts qui peuvent être rédhibitoires pour certains (saloperies de labyrinthes).

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